L’édition 2024
Accompagner 13 crèches municipales vers l’autonomie en maintenant un service de qualité / Cambodge
Les systèmes de garde collectifs des jeunes enfants, privés et peu abordables, restent rares au Cambodge. Pourtant, les parents sont de plus en plus réticents à confier leurs enfants à des grands-parents qu’ils disent « dépassés » ou encore à des frères et soeurs qui peineront à assurer leur sécurité. Cette situation nuit à l’employabilité des femmes et au développement des jeunes enfants. En 2022 et 2023, nous avons construit et ouvert 13 crèches municipales dans les provinces de Kampong Speu et Kampong Cham au Cambodge. Le bouche à oreille opérant, les crèches attirent de plus en plus d’enfants.
Aujourd’hui, notre objectif est de mener ces 13 crèches vers l’autonomie. Il s’agit d’accompagner les 52 auxiliaires Petite Enfance employées dans les crèches pour garantir la qualité de l’accueil. Pour cela, 4 spécialistes sont présentes en crèche régulièrement pour coacher les éducatrices. Nous allons également continuer à accompagner les municipalités qui doivent apprendre à gérer les établissements de façon autonome. Enfin, nous poursuivrons notre plaidoyer auprès de l’Etat pour qu’il alloue des budgets de développement de la Petite Enfance aux municipalités.
Résultats attendus : des familles en confiance et des mères libres d’exercer leur activité professionnelle, des enfants en bonne santé et éveillés, des autorités locales compétentes pour gérer les crèches, un modèle économique viable.
Ce projet pilote veut bâtir le socle d’un développement national des crèches au Cambodge, à large échelle.
Stéphanie travaille depuis près de 20 ans dans notre association. Passionnée de voyages, elle a auparavant passé un an en Amérique du Sud, a travaillé sur la sécurité alimentaire dans des camps de réfugiés en Guinée Conakry, puis s’est installée au Népal pour un ambitieux programme de lutte contre la traite des enfants. Depuis 2021, elle vit à Phnom Penh, où elle supervise nos équipes.
Fournir un soutien psycho-médical en complément des ateliers parents-enfants dans les centres sociaux / Vietnam
Ho Chi Minh-Ville est une ville moderne qui attire des millions de travailleurs venus des campagnes alentour dans l’espoir de changer de vie. La plupart se retrouve finalement en banlieue dans les quartiers pauvres et lutte pour leur survie quotidienne. Le rythme de vie de ces familles est souvent frénétique et épuisant, marqué par de longues heures de travail mal rémunérées. Enchaînant les petits “boulots”, ils passent la majeure partie de leurs journées à essayer de nourrir la famille. Les parents ont peu de temps pour s’occuper de leurs enfants. Ces derniers, souvent livrés à eux-mêmes, peuvent souffrir de carences éducatives et affectives ; voire de problèmes de santé et de retards cognitifs. Les parents subissent cette situation et n’ont pas de soutien.
Planète Enfants & Développement mène depuis 2 ans des activités à Ho Chi Minh Ville pour soutenir ces parents isolés dans leur rôle d’éducateurs et renforcer les liens avec leurs enfants. En plus de sessions de soutien à la parentalité, parents et enfants sont réunis toutes les deux semaines pour un moment de complicité, et d’apprentissage par le jeu, dans un cadre convivial, animé par des éducatrices. Les témoignages des parents sont très forts, chargés d’émotions : ces ateliers sont une véritable bouée dans leur quotidien. Pour compléter l’aide apportée, nous voulons proposer des consultations de santé pour les enfants et des services d’assistance psychologique pour les parents.
Résultats attendus : des parents moins seuls dont la santé mentale s’améliore, des parents plus riches de connaissances sur les besoins des enfants pour bien grandir, des parents plus à l’écoute, des enfants en meilleure santé, plus stimulés et épanouis.
Tuyet a plus de dix ans d’expérience dans le travail social. Elle est actuellement au service d’HACRP, notre partenaire local, qui agit pour la protection des droits de l’enfant à Ho Chi Minh Ville. L’un de ses objectifs est de sensibiliser un grand nombre de parents à l’importance des soins et de l’éveil dès les premières années de vie pour le développement de l’enfant.
Agrandir une école maternelle pour décharger les classes surpeuplées / Burkina Faso
Au Burkina Faso, seuls 7 enfants sur 100 vont à l’école maternelle (appelée CEEP dans le pays). Les bâtiments scolaires doivent être normalisés par l’Etat pour accueillir les enfants mais peu le sont. Les coûts de construction et de rénovation des écoles sont trop élevés pour les budgets des municipalités en charge de la Petite Enfance. En raison du manque de structures, les écoles maternelles existantes sont surpeuplées. Ce phénomène tend à s’aggraver avec l’arrivée massive de populations déplacées vers la capitale. C’est le cas du CEEP de Bissighin, une localité de Ouagadougou, où l’on compte plus de 50 élèves par classe (alors que le Ministère de l’éducation recommande d’en accueillir 35). Le réfectoire est également sous-dimensionné et les sanitaires en mauvais état.
Les conditions ne sont donc pas réunies pour garantir la sécurité et proposer des apprentissages adaptés à des enfants de 3 à 6 ans.
Planète Enfants & Développement souhaite construire 1 classe supplémentaire dans l’école et l’équiper de mobilier et de jeux. Il s’agit également de rénover la cuisine, d’agrandir le réfectoire, de construire un nouveau bloc de toilettes et d’équiper l’école en lave-mains (selon l’approche dite du Nudge qui consiste à apprendre en s’amusant).
Résultats attendus : 140 enfants de 3 à 6 ans évolueront dans un environnement plus propice aux apprentissages et seront mieux préparés à leur entrée à l’école primaire. Les services d’hygiène et de restauration réhabilités contribueront à améliorer leur santé.
Véronique a consacré sa vie professionnelle au secteur associatif, et en faveur de la protection de l’enfance notamment. Elle a rejoint Planète
Enfants & Développement en 2011, après 10 ans d’expériences de terrain au Niger et à Madagascar ; et auprès de structures internationales (Enda Tiers-Monde, Programme Alimentaire Mondial, Oxfam).
Proposer des activités ludiques et pédagogiques aux enfants hébergés dans les hôtels sociaux / France
En France, après un parcours migratoire au péril de leur vie, de nombreuses familles se retrouvent hébergées en hôtels sociaux, dans une seule et même chambre, pendant parfois de longues années. 90% de ces familles sont monoparentales : des mères ont tout risqué pour offrir un meilleur avenir à leurs enfants. La grande promiscuité dans laquelle elles vivent a des conséquences néfastes sur le développement des enfants et l’état de santé des parents. Selon un rapport de l’Observatoire du Samusocial de Paris paru en 2014, il y a 4 fois plus de troubles dépressifs chez les mères avec un parcours de rue ; et une forte corrélation entre l’état dépressif de la mère et les retards de développement chez l’enfant.
Depuis 9 ans, l’association Chemins d’Enfances – avec qui nous avons fusionné en juin 2024 – agit dans des structures d’hébergement d’urgence en Ile de France et en Gironde.
Le dispositif propose un bol d’air aux enfants de 6 à 12 ans après l’école. Munis de leur malle de jeu internationale, et au volant de leur camionnette, 2 animatrices vont chaque semaine à la rencontre des enfants dans les hébergements d’urgence. Elles les accompagnent par le jeu, sur la gestion de leurs émotions et des conflits, sur la construction de leur identité.
Résultats attendus : des enfants en situation de grande précarité, qui vivent avec leur famille dans des espaces très réduits, trouvent un terrain d’épanouissement et un sentiment de légitimité à vivre sur leur territoire. Avec l’intégration du jeu dans la famille, les liens sont renforcés.
Sophie a toujours souhaité travailler auprès des enfants. Lors de ses études en Sciences de l’éducation, sa recherche sociologique sur les camps de roms et les bidonvilles l’a amenée à se spécialiser en intervention sociale, avec pour objectif de rendre visible ces familles et de les aider à se sentir chez elles en France. Depuis 5 ans, elle agit dans ce sens et développe le programme Chemins d’Enfances.
Soutenir la création de micro-entreprises dans les bidonvilles de Phnom Penh / Cambodge
En 25 ans, Phnom Penh a multiplié sa population par 4. Beaucoup d’habitants des campagnes ont rejoint la capitale en quête de meilleures opportunités d’emploi. Mais ces migrations ont conduit à la création de nombreux quartiers précaires et informels où la population qui n’a pas de titre de propriété, fait face à un fort risque d’expulsion, se retrouve vulnérable aux aléas climatiques et où le chômage est élevé. On compte environ 190 zones de ce type à Phnom Penh et en banlieue.
Dans ces quartiers, de nombreuses familles survivent avec plusieurs emplois : ouvriers dans le secteur de la construction et dans les usines de textile, collecteurs de déchets, chauffeurs de tuk tuk, vendeurs ambulants … Les mères célibataires, les jeunes parents ainsi que les travailleurs migrants et saisonniers sont les plus vulnérables. Leurs revenus sont faibles. La malnutrition est courante. Pour s’en sortir, une grande majorité de ces familles s’endette.
Dans le cadre de son projet HaLI, qui vise à améliorer les conditions de vie de ces habitants, Planète Enfants & Développement prévoit de proposer des services d’assistance sociale à 200 familles d’ici 2027. L’association va former 60 personnes, au sein de ces familles, à la création de micro-entreprises ou les orienter vers des prestataires de formation professionnelle. 70% d’entre elles minimum seront des femmes, pour qu’elles acquièrent plus d’autonomie financière. Les personnes sélectionnées recevront une formation sur la gestion de projet, les stratégies de vente et la gestion financière. Elles se verront distribuer du matériel nécessaire pour démarrer leur activité et seront suivies pendant 6 mois.
Résultats attendus : des travailleuses et travailleurs peu qualifiés (dont 70% de femmes) qui peinent à trouver un emploi régulier, se créent de nouvelles sources de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles et sortir de la grande précarité.
Sreyneang contribue depuis 10 ans à de nombreux projets en faveur de l’éducation, du développement économique et urbain des populations défavorisées en tant que coordinatrice en ONG.
Elle est titulaire d’une maîtrise en développement international et d’une licence en administration des affaires.
Assurer la viabilité de crèches et subventionner des places pour les enfants de mères isolées / Burkina Faso
Peu de femmes au Burkina Faso ont un emploi déclaré et régulier. Elles ne sont en effet que 12% à être salariées avec un contrat de travail en 2022 selon l’OIT (Organisation Internationale du Travail). Beaucoup d’entre elles font encore face au poids des traditions, à la discrimination et au manque de qualifications adaptées. De plus, il n’existe que peu de crèches publiques, à des coûts abordables, ce qui contraint les mères à garder leurs enfants en bas âge.
Par ailleurs, à Ouagadougou, certaines mères très jeunes exclues de leurs familles, ont recours à des pratiques dangereuses pour s’en sortir : elles travaillent la nuit dans des discothèques, laissent leurs enfants seuls et leur administrent parfois des somnifères pour s’assurer qu’ils dorment en leur absence.
Pour répondre à ces problématiques, Planète Enfants & Développement a formé une promotion de 300 assistantes maternelles en 2020-2021. 175 d’entre elles ont ensuite trouvé un emploi et 80 autres ont créé 41 crèches. Ces femmes entrepreneures sont motivées et courageuses. Leurs jeunes établissements restent cependant fragiles. Nous souhaitons les accompagner encore quelques mois par du coaching en gestion d’entreprise et en développement de la Petite Enfance. Nous souhaitons par ailleurs venir en aide aux jeunes mères isolées et à leurs enfants en leur offrant les frais d’inscription en crèche, le temps de les accompagner dans la création d’activités entrepreneuriales et de leur apporter un soutien dans leur parentalité.
Résultats attendus : des femmes formées et insérées sur le marché du travail, plus confiantes et indépendantes, des enfants protégés et éveillés.
Depuis 5 ans, Raicha s’est spécialisée dans l’appui à l’insertion professionnelle des jeunes. Elle a travaillé pour le Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes, un organisme public burkinabè et au sein du département Conseil, Emploi, Entreprises de l’ONG Entrepreneurs du Monde. Elle aime être au contact des personnes qu’elle accompagne pour les voir évoluer.
Améliorer le pouvoir d’agir d’adolescentes marginalisées / Népal
En 2021, Planète Enfants & Développement achevait la construction d’un internat pour des adolescentes dans la région montagneuse de Dhading. Ces filles, issues de l’ethnie marginalisée Chepang, courent un risque élevé d’abandon scolaire dès l’âge de 13-14 ans, en raison de la longue distance qui les sépare du collège, du manque de sensibilisation de leur famille à l’importance de l’éducation et de la pauvreté dans laquelle elles vivent. Le décrochage scolaire étant souvent synonyme de travail, mariage et grossesse précoces. Aujourd’hui, grâce à ce foyer, une trentaine de jeunes filles continuent leurs études, mais en raison de leur origine sociale et de leur situation économique, manquent de confiance en elles. Elevées dans une société patriarcale, ayant souvent subi des violences et des abus, en manque de conseils, beaucoup d’entre elles ont une santé mentale fragile et ne voient pas la possibilité de changer leur avenir.
Avec notre partenaire Chhori, organisation locale qui travaille avec les femmes et les filles depuis plus de 10 ans, nous voulons proposer une formation de développement personnel à ces jeunes filles. Cette formation centrée sur les changements liés à la puberté vise à les aider à mieux comprendre le corps féminin, à partager leurs craintes, questions et sentiments. En plus de la formation, les jeunes filles bénéficieront d’un suivi psycho-social individuel et collectif, de cours de soutien scolaire et de séances de sensibilisation thématiques.
Résultats attendus : les jeunes filles, qui libèrent leur parole, expriment leurs traumatismes et leurs émotions, retrouvent le chemin de l’estime de soi. Par la prise de conscience des discriminations et des violences qu’elles subissent, elles développent des compétences d’autoprotection. Elles acquièrent également des clés pour définir leurs objectifs de vie et les atteindre.
Hira a fondé Chhori en 2013, une organisation dirigée par des femmes qui lutte contre les discriminations et les violences faites aux filles au Népal. Son parcours a débuté en 2002 dans une organisation pour les survivants de la traite des êtres humains. Nous collaborons avec Chhori depuis 20 ans pour l’éducation et l’autonomisation des femmes.
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